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L'espoir d'un petit lutin

Les déboires de la ménopause !

 

Je n’ai pas encore l’âge d’être ménopausée (même si certaines peuvent vivre cette étape très tôt). Par contre, je peux clairement vous décrire chacun des effets de celle-ci, parce que je les ai vécu…

 

Je vous ai déjà parlé de ma maladie, l’endométriose, et de mon opération des ovaires. Eh bien au cours de toutes ces péripéties, on m’a fait un examen pour évaluer ma fertilité.

Bafouillage du médecin : « Euh…, Madame Violette, il me semble que vous essayez d’avoir des enfants. Vous en avez déjà ? Non ? Dommage. Pourquoi ? Oh juste parce que votre réserve ovarienne (comprenez plus ou moins taux de fertilité) est…comment dire…très…très…très…très, très, très, très, très, très faible ! »

« Ça, c’est dit ! Mais c’était nécessaire tous ces TRES ? »

 

Déclarée à la sécurité sociale comme "traitée pour infertilité" et pas découragée pour autant, mon conjoint, Mr Violette, et moi-même, avons été reçus pour intégrer l’assistance médicalisée à la procréation (AMP).

Chouette, on va donc nous aider à avoir un bébé !

Mais après mon opération, il était d’abord nécessaire de passer par un blocage des ovaires. C’était en quelques sortes la première étape. Pour ce faire, injections obligent (une par mois).

« Nooooooooooon ! J’en ai marre des piqûres ! Bon d’accord, j'exagère. Et puis c’est pour la bonne cause. »

 

Et c’est ainsi que j’ai vécu trois mois de ménopause artificielle…

 

- Les bouffées de chaleur : OK, ça craint !  C’est désagréable, pas pratique, voir honteux en fonction du moment où elles se pointent. Mais l’avantage qu’on a, ce qui permet de les supporter assez facilement, c’est qu’on sait que ça passe rapidement (même si on sait aussi que ça va revenir !). Donc un 5/10 niveau pénibilité.

 

- Irritabilité : je râle, je suis révoltée, tout m’énerve... Ben ouais, et alors ? C’est vrai que je suis un peu sur les nerfs ces derniers temps. D’accord, plus que d’habitude. Je pars au quart de tour comme on dit. Et je prends plus facilement la mouche aussi… Bon bah ça va maintenant ! Ça suffit ! Je suis chiante, je sais ! Passons… 3/10 pour moi ; au moins 7/10 pour mon homme.

 

- Insomnies : dormiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir, ze veux dormir ! Pas si terrible. C’est une habitude à prendre finalement (OK, là, je mens !). J’ai une tête de déterrée et je n’arrête pas de bailler. Je veux mon lit, mon oreiller et qu'on foute la paix ! Un 6/10 (insomnies dues en partie aux bouffées de chaleur).

 

- Départ précipité de Mme Libido : encore ! Elle était à peine revenue qu’on la met déjà à la porte ! Pauvre Mme L. Et pauvre de moi. Et surtout, pauvre, pauvre Mr Violette ! No coment. Ça soule ! 8/10

 

- Arrivée en grandes pompes de Mr Désespoir et de Mme Dépression : là j’ai du mal à trouver les mots justes. Jamais je n’aurais cru un jour ressentir un tel mal être, une telle détresse, sans aucune raison (bon d’accord, il y a quand même quelques raisons, mais pas au point de me sentir comme ça !).

Très honnêtement, et en exagérant à peine, si je ne savais pas que ma déprime était due à ça, j’aurais sauté sur le téléphone pour prendre rdv chez un psy. Et les psy m’auraient sans doute confisqué jusqu’à ma lime à ongle s’ils avaient eu un petit aperçu de ce qui se passait dans ma tête à cette période !

Je me suis surprise pour la première fois de ma vie à me demander ce que ça ferait de lâcher prise, de tout laisser tomber, de ne plus avoir à me battre… 10/10. Ou même 15/10 !

Sans aucune hésitation, pour moi, c’était le pire des effets secondaires de ce traitement. Alors je me pose une question : Est-ce la même chose qui m’attend au moment de ma future vraie ménopause ?

« Pitié non ! Moi je suis comme Peter Pan, je ne veux pas grandir…ou plutôt, je ne veux pas vieillir ! »

 

Je pense que cette période restera l’une des plus solitaires de mon existence, exception faite de l’ingrate Mlle Adolescence ("personne ne sait ce que je vis, tout le monde est contre moi, je veux qu’on me laisse tranquille…")

C’est là qu’on voit l’immense pouvoir des hormones ! On a l’impression que personne ne nous comprend et dans un sens, c’est le cas. Et comme tout va mal, on a tendance à reporter notre frustration sur ceux qui nous entourent.

Pas cool pour eux, je sais.

           

Mais il faut dire qu’il est aussi très difficile d’être écoutée. Et rassurée encore plus, même par les médecins. Ce n’est pas pour les critiquer. Ils font leur boulot comme ils peuvent, surtout vu la quantité impressionnante de personnes traitées pour infertilité. Il y en a tellement ! (c'en est même flippant!)

A terme, peut-être que ça réglera le problème de surpopulation de la planète ? Il parait qu’on peut rire de tout, non ? (non, peut-être pas...)

En tous cas, après avoir passé plusieurs heures à écouter le speech sur la FIV (réunion obligatoire, je le rappelle), sur ses implications, ses conséquences et combien il est important de parler de ses angoisses et de ne pas laisser de questions en suspens, je pensais que je serais un peu plus épaulée.

Que ni ni !

Voici le déroulement d’un de mes rdv, au cours de cette période de pseudo-ménopause :

 

11h15, heure du rdv : je débarque en compagnie de mon chéri qui a bataillé pour obtenir un jour de repos avec son boulot.

11h20 : je suis déjà dans le bureau du médecin.

« Waouh ! Ils sont à l’heure cette fois. » (c’est assez rare pour être souligné).

11H22 : à poils, les jambes écartées et le bidule de l’échographie au fond du vagin.

11h23 : la Doc ouvre la bouche. Là ça devient sérieux !

« Mme Violette, l’endométriome que nous avons vidé il y a deux mois au cours de votre opération est de nouveau rempli de sang. Vous avez encore des douleurs ?

- Pas vraiment. En tous cas pas comme avant. Mais comment c’est possible que ça revienne alors que mon cycle est bloqué ? Je croyais que c’était lié aux règles ? Je ne comprends pas…

- Ça arrive. On poursuit le blocage et on se revoit dans un mois.

- Mais j’ai encore des questions ! Par exemple, comment va-t-on faire si la première FIV échoue ? Comment s’assurer que l’endométriose ne revienne pas entre deux protocoles ? Je ne veux plus avoir mal comme avant Docteur. C’était l’enfer !

- Je me doute. On verra en temps voulu. On vous prescrira sûrement une pilule. Au revoir Mme Violette. »

11h25 : on est dehors.

Rapidité : au top (pas plus long qu’une pause clope !).

Efficacité : ça se discute.

Ecoute : au ras des pâquerettes !

 

Résumé de mon état d’esprit à ce moment-là : déprimée, revancharde, stressée apeurée, obsédée. Et surtout, en colère ! Avec une envie assez soutenue de taper dans les murs, ou sur toute personne disposée à me pousser à bout.

Voilà. Vous savez tout sur mon expérience de jeune ménopausée. La suite du chemin est d’un autre acabit…

 

 

Bonjour, je m’appelle FIV 001

 

Comme je l’ai évoqué précédemment, l’endométriose a déjà détérioré mes ovaires. Donc sur le nombre restreint d’ovocytes que j’ai, il faut en trouver au moins un qui puisse être ponctionné, fécondé et qui atteigne le bon stade pour être implanté.

​

Ce n’est pas gagné, mais je garde espoir. Je suis même plutôt optimiste en fait. Je pense que rien n’arrive par hasard. Si je n’avais pas eu autant mal au ventre, je n’aurais pas consulté pour l’endométriose, on n’aurait pas vu à quel point j’étais remplie de kystes, je ne serais pas entrée dans le cycle d’AMP.

Il y a sans doute une bonne raison pour que ça se soit passé comme ça... Peut-être que ce petit embryon préparé en dehors de mon corps aura de meilleures chances ? En plus, on n’arrête pas de me dire que mon utérus est parfait (pendant les échographies, les IRM, et pendant les vérifications lors de l’opération).

Ça me fait une belle jambe ! Mais à quoi ça sert si ce n’est à accueillir un joli petit embryon ?

Donc j’espère que ça va marcher…j’ai besoin que ça marche !

Dans le cas contraire, est-ce que ça voudrait dire que je ne suis pas faite pour être une mère ? Je n’en sais rien. Il y a quelques mois je me demandais encore si c’était vraiment le bon moment, si j’étais prête à assumer un enfant. Aujourd’hui je ne me pose plus cette question. Je prie simplement pour que ce ne soit pas trop tard…

 

Désolée pour l'introspection; je m'égare.

Je vais donc vous conter l’histoire de ma première tentative :

 

Le 15 novembre 2017 je commence mon premier protocole de FIV : stimulation des ovaires par piqûres tous les soirs pendant une quinzaine de jours…

« C’est vrai que des piqûres j’en n’avais pas eu assez ! Merde…je suis encore en train de me plaindre ! Sorry. »

Heureusement que Mr Violette n’a aucune phobie des seringue, lui ! Sinon je devrais me faire les injections moi-même.

« Non, non, non. Comment vous dire… JE NE PEUX PAS ! Me mettre les fesses à l’air sur le canapé ? OK. Fermer les yeux et serrer les dents en attendant que ce soit fini ? OK. Mais regarder l’aiguille et la planter dans ma cuisse ? Euh…euh… Vous pouvez répéter la question ? »

​

Ensuite j’ai des rdv tous les deux jours à l’hôpital pour suivre l’évolution de mes follicules. C’est ce que les médecins appellent le monitorage : échographie + prise de sang. Quand ils estiment que mon corps est à l'optimum de sa réponse au traitement, j’ai le droit à une ultime injection pour provoquer l’ovulation.

 

Et puis vient le jour (J) de la ponction. Je suis la seule sous anesthésie générale.

« Faire comme tout le monde ? Nan. Ce ne serait pas fun ! »

Après une perfusion loupée, quelques cris de douleur et un petit dodo, ils ont finalement pu prélever 4 ovocytes…

Est-ce beaucoup ? Eh bien non. Plutôt la moyenne basse. Mais c’est déjà ça.

Dieu merci, je ne fais pas partie de ces femmes à qui au réveil on annonce qu’aucun ovocyte n’a pu être prélevé. Je ne peux qu’imaginer leur désespoir.

 

Deux jours d’attente pendant qu’ils tentent de féconder ces 4 petits ovocytes.

Je stress comme une malade…

Je sais, ce n’est pas bien. Mais si vous avez un moyen infaillible pour que je me détende, je suis preneuse !

« Please, please, please…faites que ça marche… »

​

J+2 - Un petit coup de fil au boulot : « Nous avons réussi à faire 2 embryons Mme Violette. Il faut maintenant attendre pour voir s’ils se développent jusqu’au stade Blastocyste. »

Dans ma tête : « Attendre, toujours attendre…Grrrrr »

Rdv prévu samedi matin pour l’implantation.

 

Samedi, 7h20, après le café : « ça ne sert à rien de vous déplacer Mme Violette, ils ne sont pas arrivés au bon stade. Peut-être demain… »

OK. Samedi de merde. Mr Violette et moi-même tirons une tronche de quinze culs et n’avons rien à faire à part attendre. Encore.

 

Dimanche matin, même heure : « Vous pouvez venir, il y a un blasto, ils est tout beau ! »

« Toutoutou, toutoutoutou… »

C’est la samba dans ma tête. Et la tempête de neige dehors !

On débarque donc à l’hôpital après avoir bravé les éléments. Et pour vous éviter les détails scabreux de l’implantation, disons qu’on ressort très rapidement, un petit embryon dans le bidon pour moi.

Reste à attendre la fameuse prise de sang 15 jours plus tard (le 21 décembre) pour la confirmation de grossesse.

« Zen »

 

La pression retombe et la fatigue fait son apparition. Je suis crevée, j’ai envie de dormir tout le temps et je ne pense qu’à une seule chose :

« 21, 21, 21, 21, 21… »

 

Vendredi, donc le 15, je commence à avoir mal au ventre. Pas cool, mais il parait que ça arrive. Ça peut même être le signe que l’embryon est an train de s’accrocher. On parle de nidification.

Samedi idem.

Dimanche…ces garces de soeurs REDS s’invitent à la fête !

Et oui, j’ai mes règles. C’est donc foutu pour cette fois. Mais je dois quand même attendre le 21 pour noyer mon chagrin dans l’alcool.

« Je ne vous dis pas la mine que je vais me mettre ! »

 

La prise de sang du 21 confirme que je ne suis pas enceinte.

« Quel scoop ! Vu les hémorragies que j’ai, c’est une vraie surprise ! »

 

Voilà comment s’est soldée cette première tentative. Rien de bien réjouissant !

A ce moment là, je n’ai plus le cœur à grand-chose.

Je suis…en miettes. Il va me falloir un peu de temps pour retrouver tous mes morceaux…

 

 

​

On m'a rebaptisée « Longue attente interminable qui tape sur le ciboulot » !

 

Les fêtes de fin d’année sont passées, j’ai des kilos en plus sur la balance, un compte en banque au bout de sa vie et un bon massage en perspective.

Merci pour ce beau cadeau Père Noël…même si ce n’est pas celui que j’attendais !

 

2018. Nouvelle année. Nouvel espoir. Et surtout, nouveau rdv.

Quant aux résultats de la dernière échographie…je n’ai qu’une chose à dire : Pfffffffffffff !

En un mois de temps, l’endo-PUTAINQUELLEMALADIEDEMERDE-métriose a repris le dessus. Le kyste à l’ovaire droit a doublé. Et celui du gauche est réapparu. La solution : pilule en continue pendant 3 mois.

« Nooooooooooooooonnnnnnnnnnnn !!!! »

Et c’est reparti pour l’humeur massacrante, les pertes quasi H24, la libido en berne et les maux de ventre qui augmentent de semaine en semaine.

 

Je dois vous confier un petit secret : J’adore ma vie !

Alerte : SARCASME !!!

 

Du coup, rien de neuf jusqu’au 6 avril. Mais la tension est palpable à la maison… Il parait que de nombreux couples ne résistent pas à ce genre d’épreuve. J’ose espérer qu’après 14 ans de vie commune, ce ne sera pas notre cas. Pourtant, entre déceptions et désillusions, sautes d’humeur, stress de la vie quotidienne et surtout les disparitions sans date de retour de Mme Libido, nous ne seront pas élu "Couple de l’année" !

« Ça va s’arranger… Patience, c’est le mot d’ordre. Tout ira mieux dans quelques mois. »

 

​

Un blastocyste nommé Espoir

 

Il sera ici question de notre deuxième tentative de fécondation in vitro. La sécurité sociale en prend 4 en charge, mais ça sera peut-être ma dernière chance. Pourquoi ? Je ne suis pas sûre que mon homme veuille faire l’expérience d’une troisième tentative si celle-ci échoue… Il n'y a pas que pour moi que c'est dur (une pensée pour tous ces hommes qui subissent la maladie de leur conjointe et les déceptions des FIV ratées).

 

En tous cas, je peux vous dire que cette fois, je vais faire deux choses différemment.

La première: je vais essayer de ne pas trop m'emballer. Plus facile à dire qu'à faire, mais je vais tenter quand même. Parce que la chute est douloureuse quand on est monté trop haut. Alors on se calme, on prend les choses comme elles viennent et on ne fait pas de plans sur la commette.

La deuxième: mettre toutes les chances de mon côté.

Limitation du stress au maximum (le cadeau du Père Noël pourra m’être utile pour ça).

« Massaaaaaaaaaaaage !!! » pense-t-elle en bavant d’envie.

Zéro alcool.

« Ça c’est moins cool ! »

Stop le café. Vive les infusions. Et repos de deux semaines après l’implantation.

Je vais peut-être même prier, ça pourrait aider, qui sait ? (je ne suis pas pratiquante, je ne suis même pas certaine de croire en Dieu, en tous cas pas en celui ou ceux qu'on essaye de nous imposer, mais je crois en quelque chose...l'univers, le destin, la bonne étoile ou pourquoi pas le karma...alors on verra !)

​

Avant de me lancer dans ce nouveau périple, parlons rapidement endométriose.

D’après la dernière échographie du 6 avril 2018, mon kyste à l’ovaire droit a retrouvé sa taille précédente. Et celui à l’ovaire gauche s’est résorbé.

« YEEEEEEESSSSS !!! » 

Finalement, merci à mon amie Nouvelle Pilule (NP) ! Surtout que celle-ci est plutôt copine avec Mme Libido, qui a daigné rester avec nous cette fois-ci. Vive la coloc !

Par contre, cette fameuse NP est beaucoup moins sympa avec la balance.

« Au secours! Je prends des kilos à vue d’œil. » 

​

C’est donc le moment de commencer un nouveau protocole (début le 27 avril). Et pour corser un peu les choses, on double le nombre d’injections : matin et soir !

« Chouette ! Ça m’avait manqué ! » 

Puis rdv de monitorage à partir du 4 mai.

​

Suite au prochain épisode… Croisez les doigts pour moi !

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Petit coucou au 7 mai 2018 : en plein dans le monitorage.

Tout ce que je peux dire pour le moment c’est : « Aïe !  » 

J’ai tellement de trous dans les cuisses que j’ai l’impression d’être une passoire sur pattes ! Mais surtout, j’en ai plein le dos d’être pliée en deux toute la journée.

« Oyé Oyé, mes chers ovaires, pouvez-vous svp travailler en silence ? Vous faites tellement de bruit que je ne peux ni dormir, ni travailler, ni me détendre. » 

Si seulement mes heures de sommeil en moins pouvaient être dues à des pleurs, des couches qui puent et des vomis de bébé !

​

L’armée des seringues enfin vaincues !

Rentrée de l’hôpital hier, je suis une femme ponctionnée.

Même résultat que pour la première tentative : 4 ovocytes.

 

Nous sommes donc dans une nouvelle phase d’attente.

 

Et les côtés sympas:

- plus de piqûres pendant au moins 15 jours.

« Victoire du clan des Violette qui a écrasé son ennemi sur le champ de bataille. L'armée des seringues a battu en retraite en laissant derrière elle quelques cadavres non utilisés. Mais les Violette ne sont pas dupes : ils se préparent déjà à la revanche... »

Je sais, je tripe. Peut-être des petits restes de l'anesthésie ? Un peu d'indulgence s'il vous plait, mesdames et messieurs les lecteurs... 

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- moins de douleurs aussi.

« Ahhhhhhhhhhhhhh ! Que c'est bon de ne pas avoir mal. Et de pouvoir dormir. Et de pourvoir faire...ce qu'on veut. »

​

Nos muscles encaissent malgré tout quelques courbatures et élongations, dues essentiellement à tous les doigts, les membres et même les cheveux qui sont croisés en permanence dans l’espoir d’une bonne nouvelle…

​

​

Une épopée inattendue.

Résultats de cette 2ème tentative de FIV, nous avons encore fait un 421 : 4 ovocytes, 2 embryons, 1 blastocyste. On m’a donc implanté hier un petit blasto dans le bidon. Mais que d’aventures avons-nous subies avant de trouver enfin le chemin de la victoire !

 

Une petite explication s'impose : comme d’habitude, je n’aime pas faire les choses comme les autres...

Donc là où une femme normale reste environ 20 minutes dans le cabinet du médecin (5 minutes pour l’implantation et 15 minutes d’attente), moi j’y suis restée 1h40 !

« Quitte à faire une heure de trajet, autant rentabiliser le déplacement ! »

 

En effet, il a été très compliqué pour le personnel médical d’insérer l’embryon jusqu’à ma cavité utérine.

« Que voulez-vous : je suis mal foutue. »

J’ai donc eu droit à :

- deux médecins différents qui ont sué sang et eau jusqu’à parvenir à déposer ce petit amas de cellules tant désiré au bon endroit ;

- une personne du laboratoire qui faisait les allers-retours pour apporter le matériel nécessaire et s’assurer que Mr or Mrs Futur Bébé reste au chaud ;

- des cathéters souples et rigides dans l’espoir de trouver celui qui arriverait à bon port ;

- le spéculum évidement, mais aussi des pinces vaginales et autres instruments de torture dont je ne me souviens plus du nom ;

- un changement de salle inopiné ;

- une échographie endovaginale pour voir ce qui passait à l’intérieur ;

- puis une échographie par voie haute pour tenter de suivre le trajet du cathéter à travers le col de mon utérus.

- le tout agrémenté de pressions très désagréables (pour ne pas dire carrément douloureuses) sur mes ovaires afin de faciliter le passage.

 

Pourquoi tout ça ? Eh bien parce que j’ai toujours un splendide endométriome sur mon ovaire droit qui dévie mon utérus sur la gauche.

 

Donc pour moi les proportions étaient plutôt :

- 20 minutes de battement entre la signature des papiers, le changement de salle, de matériel et l’échographie interne ;

- une bonne heure durant laquelle j’étais dans une position très inconfortable avec des instruments placés aux endroits stratégiques ;

- et un peu moins de 20 minutes d’attente après.

 

Voilà mesdames à quoi vous devriez échapper normalement, puisqu'on entendait les médecins dire qu'ils n’avaient jamais eu autant de mal pour ce type d’intervention !

« C’est qui la winneuse ? Livre des records des emmerdes ! »

 

Mais voilà, c’est fait. J’ai un potentiel petit bébé Violette qui, je l’espère de tout mon cœur, devrait être en ce moment même en train d’essayer de s’implanter dans ma muqueuse utérine.

Prise de sang le 28 mai. En attendant, je dois m’occuper l’esprit…

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J+7: RAS. Jusqu'ici tout va bien. Espoir est toujours de la partie. ðŸ˜Š

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Le plus dur ce n'est pas la chute, c'est l'atterrissage...

Eh bien, si on reste sur cette image, je viens de me vautrer en beauté la tête la première ! Des pertes de sang ce matin et des douleurs qui empirent. Il suffisait que j'écrive hier que tout allait bien pour que tout se mette à foirer. Je vais évidemment attendre les cinq jours qu'il me reste pour faire la prise de sang, mais je connais déjà le résultat. Finalement, on a encore fait un 4210 !

Je suis dégoûtée. A dans cinq jours pour la confirmation. 

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Une nouvelle chance qui s'envole.

J'ai eu ce midi l'inévitable mauvaise nouvelle : test négatif, évidement.

J'ai pourtant tout fait pour que ça fonctionne. Mais non.

La bonne nouvelle, c'est que Mr Violette veut bien retenter le coup finalement.

Je vous donne donc rdv à mon prochain protocole (en novembre).

En attendant, bon courage à toutes celles et ceux qui traversent le même genre de situation.

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​

La troisième sera la bonne ;)

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Me voilà embarquée dans une nouvelle mission à bord du célèbre vaisseau FIV n°3.

De nouvelles aventures en perspective.

Des combats qui s'annoncent épiques contre une armée de seringues toujours plus féroces.

De la famille et des amis en renforts pour les mauvais jours.

Des rencontres inattendues.

Des moments douloureux à traverser (bah oui, si tout était rose, ça ne ferait pas une bonne histoire).

Et comme je suis une incorrigible rêveuse, je prévois un Happy end...

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J'ai débuté le protocole le 2 novembre. Alors le meilleur reste à venir.

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Oubliez ce que j'ai dit : cette fois c'était juste pour le fun !

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Eh oui, malheureusement, cette tentative n'a pas abouti. C'était "un coup pour rien". Nous ne sommes pas allés jusqu'au bout, donc elle ne sera pas comptabilisée par la sécu. Et pourtant, niveau péripéties, elle valait son pesant d'or. Alors que s'est-il passé ?

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J'ai commencé le protocole comme les autres : avec une envie irrésistible de faire disparaître toutes les seringues de la surface de la Terre (j'ai beau y penser très fort, ça ne marche jamais !).

Sauf qu'en plus d'avoir les jambes en gruyère, mes ovaires ont décidé de fonder un Fight Club dans mon abdomen (Brad Pitt et Edward Norton en moins). 

Pliée en deux toute la journée pendant une dizaine de jours, j'ai accueilli l’anesthésie générale pour la ponction comme une bénédiction : 

"Un peu de sommeil...enfin !" 

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Au réveil, j'avais toujours aussi mal, mais c'était pour la meilleure des raisons : 5 ovocytes prélevés. Un de plus que les autres fois. Un petit bonheur qui nous a bien remonté le moral.

 

Le lendemain : RAS jusqu'au soir. Puis une nuit atroce...

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Première journée de manifestation des gilets jaune, je me retrouve aux urgences avec des douleurs impossibles à atténuer (défoncée au Tramadol, mais toujours aussi mal).

Syndrome d’hyper-stimulation avec hyperalgie selon les médecins ; une des complications possibles de la FIV.

Comprenez : AIEEEEEE !!!!

Mais là encore, on s'en fout et on subit (sans se priver de râler quand même). Vous savez pourquoi ? Sur les 5 ovocytes, ils ont réussi à faire 4 embryons. QUATRE !!! Deux fois plus que d'habitude. Autant vous dire que l'espoir était au beau fixe, bien qu'on nous ai prévenu que l'implantation serait différée (donc les embryons congelés).

"Peu importe, tant que ça marche !". 

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Alors j'ai pris mon mal en patience, sous les soins bienveillants de mes infirmières et grâce à des litres et des litres d'antidouleurs par perfusion (qui ont fini par faire effet).

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Après quatre jours d'hospitalisation, une perf en moins, mon autorisation de sortie en poche et gaie comme un pinçon à l'idée de retrouver mon chéri, ma maison et mon chat, je me suis pris un méchant coup de bâton sur le coin de la truffe : aucun des embryons n'est arrivé à maturité. Nous avons fait un 5400 cette fois. Donc la tentative est close.

Et pour bien enfoncer le clou, on me prescrit des injections de Lovenox tous les jours pendant 1 mois avec prise de sang 2 fois par semaine (pour éviter la phlébite).

 

Tout le monde connait le Monopoly : si tu tombes sur la case départ, tu reçois 200 euros (ou 20000 francs pour les nostalgiques).

Eh bien moi je joue à la version MonopoFIV : " Retournez à la case départ et touchez 30 seringues supplémentaires, accompagnées de leurs magnifiques hématomes violacés "

"Cool, j'adore le violet !!!"

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Voilà, vous savez tout à propos de cette "FIV blanche" (c'est comme le bac, on fait toujours un examen blanc que l'on rate, avant de réussir le jour J ... ).

Et cette fois, après avoir pleuré quelques minutes dans les bras de ma maman, j'ai décidé de ne pas ruminer cet échec. C'est chiant ; ça craint. Et je peux vous dire que j'en ai vraiment plein le cul des douleurs (qui ne sont pas encore de l'histoire ancienne).

Cela dit, j'ai lu il y a peu (sur un blog excellent) une citation qui me trotte dans la tête. C'était une phrase du genre : "Quand tout va mal, on a tendance à oublier qu'on oubliera". C'est 100% vrai. Dans quelques temps, j'aurai oublié ce moment difficile. Et tout ira mieux...

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Sur ces belles paroles, je vous souhaite une bonne journée et je vous donne rdv à la prochaine tentative.

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NB: je posterai des nouvelles en commentaire sur le blog.

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