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Photo du rédacteurViolette Subros

Deadly Rose - Charlie Genet et L.S Ange

Des plumes qui s'accordent à merveille. Une histoire intense, brutale, pleine d'émotions.
Un quatre mains magnifique ! ❤❤❤


Genre : dark romance

Éditeur : Élixyria éditions, collection Elixir of love

Nb de pages : 400


Résumé:

Dans une déferlante de désastres, l’emprise du ghetto assombrit un peu plus chaque jour la vie de Rosabella qui joue avec le feu… Et nul ne peut défier impunément les règles instaurées sur le territoire des dangereux Young Bones qui dominent Brownsville.

Ezra, redoutable membre de ce gang, n’a d’autre choix que d’éliminer la menace que représente cette jeune femme. Mais face à elle, tout va basculer et les entraîner tous deux en plein cauchemar, dans une folie meurtrière.

« Elle est l’infime espoir qui fait battre mon cœur dans cette cruelle existence… »

« Il est le diable incarné qui brûle mon âme et m’entraîne en enfer… »



lu en janvier 2022 :


Avant de découvrir cette histoire, j'avais déjà lu et aimé des romans de ces deux auteures. Je me doutais que j'apprécierais celui-ci.


De plus, la dark romance est un genre qui me plait, mais que je n'ai pas beaucoup expérimenté.


De la plus hard à la plus soft, je ne me mets aucune limite. Ici, je dirais que nous sommes à mi-chemin entre les deux : une histoire sordide dans le fond, une ambiance oppressante, un monde brutal, des situations qui mêlent sexe, violence et souffrance, mais avec des scènes qui ne sont pas trop poussées quand cela devient vraiment pénible.

C'est un bon compromis qui permet aux lecteurs peu habitués de s'essayer à la dark romance sans se braquer.



Les plumes


Que ce soit séparément ou en commun, j'adore ces deux plumes. Elles sont fluides et addictives, modernes, bien ancrées aux personnages. Il n'y a pas de longueurs ou de ruptures.

Et je serais bien incapable de dire qui à écrit quoi.



Le contexte / le décor / la mélodie

Brownsville, un ghetto en plein cœur de Brooklyn. Pauvreté, drogue, prostitution, guerre des gangs et j'en passe. Le monde dans lequel évoluent les personnages est violent, cruel, sans pitié et sans espoir (ou presque). Comme le dit si bien Rosabella : "à Brownsville, on meurt, mais on survit aussi".

Pour ne pas se laisser engloutir, il faut se battre, il faut être un survivant.


C'est donc dans une ambiance sombre et relativement angoissante que débute cette histoire, et les choses ne vont pas aller en s'arrangeant.

Cela dit, quand on vit au cœur des ténèbres, le moindre rayon de soleil peut tout changer... 😉



L'histoire / l'intrigue

Rosabella a bien du mal à sortir la tête de l'eau et à subvenir aux besoins de sa famille. Quand elle perd son job, le seul moyen pour elle de payer nourriture et médicaments pour sa mère malade, c'est de vendre ce qui lui reste : son corps. Mais entre le décider et sauter le pas, il y a un monde.

Et puis, sa volonté n'est pas le seul critère à prendre en compte...

Les prostituées du coin sont sous le joux du terrible gang des Young Bones. Personne ne tapine sans leur autorisation, particulièrement celle d'Ezra, le bras droit de leur chef. Rosabella va l'apprendre à ses dépens.

Ce sera pour elle le début d'une spirale dévastatrice qui l'emportera dans l'enfer d'Ezra.


Dans cette histoire, on se demande constamment jusqu'où l'un et l'autre va aller.

Il la menace, l'effraie, la malmène, lui fait du chantage, la met en cage, la condamne... Elle lui ment, le pousse à bout, l'affronte, le fuit, le cherche...

Ils se confrontent dans une mélange de peur, d'obligations, de loyauté, d'espoirs, de désir, de colère, de marchandage, de reconnaissance, et par dessus tout, de survie.


J'ai adoré l'intrigue, qui met en avant les secrets et les manipulations des personnages pour amplifier notre angoisse de les voir dévoilés. On sait ce qu'il en est : si la vérité éclate, c'est la mort qui les attends.

Alors on stress, on se demande comment ça va se passer, on tend le dos en sachant pertinemment qu'un jour où l'autre, le pire va arriver.

Et à côté de toute cette tension synonyme de mort, une autre se développe, celle du désir et des pulsions refoulées. 🖤


Entre haine et amour, vengeance et pardon, culpabilité et détermination, Rosabella et Ezra nous font passer par toutes les émotions.

Leur relation est tendue, complexe, brutale, en dents de scie, puissante aussi. J'ai tellement aimé suivre leurs déboires, du début à la fin, dans le meilleur et dans le pire. C'était trop bien !



Les personnages


Rosabella : une femme perdue, au passé douloureux, qui vit dans un quartier pourri et qui est prête à tout pour sa famille, quitte à en payer le prix.

J'ai beaucoup aimé ce personnage.

Elle est à la fois forte et fragile, butée et maligne, bienveillante et léthale. Pleine de contradictions. Et pourtant, elle ne lâche jamais de vue ses objectifs, même si parfois elle les met en stand by pour quelques temps.

La Rose de Brownsville a des pétales aussi doux que la soie, une tige aussi robuste que le roc, et des milliards d'épines prêtes à vous injecter son venin si vous vous y frottez de trop près.

Voilà ce qu'elle est, une belle fleur qui ne demande qu'à s'épanouir, mais qui profitera de la moindre faiblesse de ceux qui veulent la mettre sous verre.



Ezra : un homme froid et solitaire, sans foi ni loi, sans scrupules ni empathie. Sans limites. Il se ferme au monde pour se protéger, parce que là d'où il vient, s'attacher à quelqu'un est une faiblesse. Et il refuse d'être faible.

Mais avant de devenir ce gangster intraitable, ce bras droit obéissant, ce tueur sans pitié, il n'était qu'un gosse paumé, sans famille, sans attaches, sans avenir. Il n'a jamais eu le choix. Il devait devenir le Diable de Brownsville s'il voulait survivre.

Malgré tout, il est las de son existence. Il veut y échapper et pour ça, il lui faut du fric, et un plan solide.

Mais sa rencontre avec la jolie Rose va compliquer les choses.

Si j'ai aimé Rosabella, j'ai encore plus apprécié Ezra. ❤️

Etre dans sa tête, c'est être en questionnement permanent. Pourquoi ai-je fait ça ? Ai-je pris la bonne décision ? Avais-je seulement le choix ? Qu'elles en seront les conséquences ? Comment réparer ce que j'ai fait ? Comment m'en sortir ? Comment ne pas perdre mon âme ? N'est-elle pas déjà perdue depuis longtemps ?

Voilà un petit aperçu de ce qu'Ezra se demande constamment. Parfois, je crois qu'il est encore plus perdu que Rosabella. Ce qui le sauve, ce sont les règles : les siennes, celles du gang, celles de la rue. Il les suit pour ne pas être le prochain cadavre qu'on retrouvera dans la baie de Jamaïca. Sans ce socle qui lui impose des limites, il pourrait faire n'importe quoi.

Son évolution est excellente, sa psychologie très bien maitrisée. Je l'ai adoré.



La fin

Elle est vraiment bien, inattendue.

J'ai beaucoup aimé le choix qu'ont fait les auteures.

J'avais imaginé de nombreuses conclusions à cette histoire, de la plus joyeuse (et inespérée) à la plus triste (et redoutée), en passant par la barbare, la sanglante, la douloureuse, celle qu'on croit impossible...

Bref, je me suis fait plein de films. 😅

En fin de compte, c'est une conclusion à l'image des personnages, de leur monde brutal et sans merci, mais aussi de leur relation tumultueuse et de leur rage de vivre.

Vous vous demandez comment ça se termine pour eux ? Pour le savoir, pas le choix : il faudra le lire ! 😝


Les + de ce roman

- l'ambiance sombre et brutale

- les personnages complexes et complets, intéressants et très bien travaillés, tout en nuances

- la relation ambivalente qui s'installe entre eux malgré les mensonges, la violence et la souffrance

- la fin inattendue

- la tension sous-jacente dans la première moitié du livre, et les rebondissements qui s'enchaînent dans la seconde.



Pour conclure, Deadly Rose est un quatre-mains très réussi. Une dark romance pas trop hard qui conviendra à un plus large public. Une histoire d'amour, de haine, de vengeance, de rédemption.

Une ode à la survie, mais aussi une hymne à la vie. 💗

Même le diable peut s'enivrer du parfum des belles roses. Et malgré leur fraicheur et leur beauté, elles sont capables de faire saigner le malin...

Une très belle découverte que je conseille vivement.

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