Une histoire merveilleuse qu'il me tarde de poursuivre...
Genre : saga héroic fantasy (2 tomes édités, un 3ème prévu pour juin 2019 et un 4ème en 2020)
Tome 1 : Les terres d'exil ***
Résumé:
Astéria est une jeune femme énergique au caractère bien trempé qui vient d'emménager à Maleross avec sa cousine Cléora. Les deux jeunes femmes arrivent tout droit du mystérieux royaume de Faneas où la magie et les dieux n'ont rien d'imaginaire et où chaque jour recèle son lot de surprises. Elles ont fui leurs terres natales envahies par le royaume limitrophe d'Endor et sont venues se réfugier dans notre monde. Elles cherchent à présent les prélats de Faneas afin de regagner leur monde et de restaurer la paix, mais la tâche s’avère bien plus ardue qu’il n’y parait et les mystérieux prélats demeurent introuvables. Leurs actions finissent par attirer l'attention d’un jeune homme observateur portant le nom de Noctis. Avec l’aide de son ami Klay, il compte bien découvrir ce qu’elles cachent.
→ lu fin février 2019 :
Il y a ces livres où les premières pages suffisent pour qu'on sache qu'on va aimer. Parfois, même le 4ème de couverture suffit.
Et il y a ceux où ça vous tombe dessus au coin d'un chapitre...une phrase, une scène, un enchaînement d'émotions et le cœur n'écoute plus la raison. Les prélats de Fanéas est un de ceux-là.
En effet, il m'a fallut une bonne centaine de pages avant d'entrer véritablement dans l'histoire.
Personnellement, c'est assez fréquent dans les romans fantasy : il me faut toujours un certain temps pour m’imprégner d'un nouvel univers, de nouvelles espèces ou communautés, de nouvelles règles du jeu, surtout quand les personnages que l'on suit connaissent déjà cet univers. Alors je me suis laissée guidée. D'abord via un long prologue, qui met en place le contexte en nous faisant découvrir un monde extraordinaire dont notre imagination se régale. Puis à travers les chapitres suivants, dans une ambiance très différente et en compagnie d'un troupeau d'interrogations. Certaines de ces questions trouvent rapidement des réponses, d'autres nous font tourner en bourriques (résolues pour mieux nous tromper) et une partie perdurent jusqu'à la dernière page. Mais promis : motus et bouche cousue...
Revenons-en à mon cheminement.
Petit à petit, au fil des pages, sans que je m'en rende compte, l'auteure semait des pièges innocents pour faire tomber mes barrières. Je commençais à mieux comprendre l'histoire, à échafauder des théories, à entrevoir la suite des événements. Et puis arriva le chapitre déclencheur : un moment chargé de sentiments, aussi beaux que violents, aussi passionnés que destructeurs... Et je me suis faite avoir. Mon cœur a fondu comme un marshmallow trop près du feu ! J'ai compris à quel point les personnages étaient complexes, étonnants, bien souvent brisés et apeurés, agaçants aussi, mais tellement attendrissants dans leurs moments de faiblesse ! Surtout notre héroïne, Astéria. Et elle n'est pas la seule.
Bien que certains détails de l'intrigue soient relativement faciles à deviner, les réactions de nos héros, elles, sont un vrai mystère. Impossible de savoir à l'avance comment ils vont se comporter. Entre excès et tempérance, prudence et insouciance, contrôle et laisser aller...ils nous font enrager tout au long de leur évolution et finissent par nous envoûter. Je ne vous en dit pas plus à ce sujet, vous vous ferez votre propre idée.
Ce que je peux vous dire en revanche, c'est qu’après ce fameux chapitre, j'avais bien du mal à décrocher, que ce soit en sortant du train pour aller au boulot ou au moment d'aller me coucher. Plus j'avançais dans la lecture, plus j'avais besoin de savoir ce qui allait se passer. Encore davantage en lisant les derniers mots. Je veux la suite...vite vite vite !!!
Un petit bémol tout de même : dans la première moitié du livre, il y a quelques répétitions. Elles sont nécessaires au départ pour marteler notre cerveau de tous ces nouveaux mots et concepts dont on ne connait rien. Mais quand on commence à être habitué au monde fanéain, elles alourdissent un peu la lecture et donnent surtout des indications sur ce qui est important, nous faisant comprendre certaines choses trop rapidement (dommage, ça gâche un peu la surprise).
Heureusement, la suite est beaucoup plus fluide dans le déroulé de l'intrigue (et semée de pièges pour brouiller les pistes), ce qui relaie finalement ce bémol au rang de détail sans grande importance.
Mon conseil : si vous aimez les histoires qui mélangent magie, quête, combats et romance, laissez-vous séduire par Les Prélats de Fanéas. Et surtout, ne lâchez pas avant la fin. Avec ce qui nous attend, vous ne pouvez pas savoir à quel point elle va vous donner envie d'acheter le tome suivant !
Attaque de vilains SPOILERS endoriens :
D'abord, une petite précision sur LE chapitre qui m'a fait craquer : c'est celui où Klay débarrasse Astéria des mecs bourrés un peu trop collants. Ce chapitre a tout ! Un peu de légèreté. Une situation conflictuelle. Un moment d'émotion. Puis de l'action. La tension grimpe par le seul fait qu'on s'imagine mille scénarios possibles. Klay et Asté se rapprochent comme jamais. Et pourtant, les choses dérapent sans qu'on ne puisse rien y faire. La tendresse se transforme en arme. Les caresses en attaques destructrices. Par ses intentions, Klay franchit une limite que ni lui ni nous n'avions remarquée.
Et on découvre réellement Astéria à ce moment-là : un personnage dont l'intérêt dépasse de loin mes espérances. Elle a la force, le courage et la détermination d'une spartiate. Mais émotionnellement parlant, elle n'est qu'une enfant terrifiée, peu sûre d'elle, fragile, naïve. Et ça la rend terriblement touchante. On a envie de la protéger. Ou plutôt, on a envie que Klay la protège !!! Mais elle a bien du mal à le laisser approcher.
Souvent, il nous est difficile de comprendre ses réactions. Elle fait preuve d'égoïsme par son impulsivité, risquant sa vie à la moindre occasion sans se soucier des conséquences. C'est une véritable bombe à retardement, un volcan sur le point de laisser exploser sa colère et sa soif de vengeance. Mais sous la lave de ce volcan en pré-éruption, se terre une âme meurtrie qui a bien trop peur de souffrir pour se permettre d'aimer. Un être brisé et enchaîné à un lourd destin, incapable de s'avouer que l'amour est justement ce dont il a besoin.
Klay n'est pas différent dans un sens : fougueux, arrogant, colérique et égocentrique. Mais sous sa carapace, on perçoit une grande détresse. Il est démoli lui aussi, par ses erreurs, par le mal qu'il a engendré sans le vouloir. Il est perdu. Et tout autant effrayé qu'Asté par ses sentiments qui vont à l'encontre de son besoin de liberté. La relation qui se tisse peu à peu entre ces deux-là est adorable. Plus ils se bagarrent et plus ils s'attachent. On se demande sans cesse si leur prochain échange va finir dans un lit ou une mare de sang ! Leur lien est à la fois très fort et pourtant d'une fragilité déconcertante. Le moindre murmure pourrait le faire exploser. C'est ce qui fait qu'on appréhende autant la réaction d'Asté au sujet de la véritable identité de Klay.
Et justement, en parlant de ça, jusqu'à la vision de Cléo je ne m'attendais pas du tout à ce qu'Asté le découvre de cette manière. Je pensais qu'on allait la voire se déchaîner sur lui avant que Cléo la raisonne. Et non pas que cette nouvelle passerait au second plan suite à la "fausse" trahison de Kaede. Parce qu'on est bien d'accord : il ne les a pas vraiment trahis ? Impossible. Pas après ses dernières pensées au sujet de l'asailée ("sa seule certitude est qu'il refusait de la voir mourir").
Oh là là, ça m’énerve que Noctis ne percute pas tout de suite. Pour Asté, ça se comprend vu son état d'épuisement et de colère. Mais le prélat de la terre est sensé être un génie. Alors j'aimerais qu'il fasse vite marcher ses neurones et qu'il comprenne que Klay ne fait ça que pour protéger ce à quoi il tient le plus : pas sa liberté, mais bien Astéria ! Sinon pourquoi leur lancer l'arc ? Pourquoi leur donner rdv de l'autre côté ? Et pourquoi leur dire de veiller sur l'asailée ? C'est pourtant évident, non ? Il est maintenant leur homme de l'intérieur, même s'ils n'en ont pas conscience. C'était le seul moyen pour qu'ils puissent rentrer à Fanéas sans se faire tuer (même si j'avoue qu'enlever Sora était sacrément gonflé...du Klay tout craché !). Malheureusement, je me doute qu'il va se passer encore beaucoup de choses avant que la vérité éclate. J'espère juste qu'il ne sera pas trop tard...
Par contre, comme je l'ai évoqué plus haut, certaines révélations n'en sont pas vraiment. Enfin, plus ou moins. Notre lecture est jalonnée de beaucoup d'indices. La plupart du temps, on comprend rapidement de quoi il retourne. Mais l'auteure nous embrouille en ponctuant les dialogues de mensonges, ou de non-dits qui nous font douter. Puis un détail nous confirme notre première impression. Et un autre vient le contredire. Bref, c'est un beau sac de nœuds à certains moments !
Au final, je n'ai pas été surprise qu'Asté soit la future reine de Fanéas, mais amusée (je le savais !!!!). J'y ai pensé dès le début, quand sa mère lui dit qu'elle a un autre rôle à jouer. Et quand on apprend que leur mission est de faire monter un nouveau roi sur le trône. Ainsi qu'au moment où Asté parle avec Klay de l'origine de son prénom. Mais j'hésitais toujours entre Reine et Prélat. J'ai vraiment compris lorsque Cléora décrit Kellas : un cat sith est sensé naître en même temps que le futur roi. Kel était déjà là quand Asté était toute jeune. Donc le roi ne pouvait pas être Sora ! Mais alors, cette petite fripouille (je l'adore !) est-il le prélat de l'Ouest ? Ou ce dernier est-il encore à Fanéas ? Et qui est Miros ?
Affaire à suivre...
Une dernière chose : je regrettais de ne pas avoir pu connaitre un peu mieux Fanéas. Le prologue nous met l'eau à la bouche et pouf : on se retrouve sur terre. Plus de mont d'Ase Gard. Plus de Baseen-Dar. Plus de forêt de Selvans. C'est aussi pour ça que je vais me jeter sur le tome 2 : j'ai hâte d’approfondir ce monde merveilleux et prodigieusement travaillé.
NB : avez-vous remarqué tous les petits détails du livre qui nous poussent vers la mythologie nordique ? Les monts d'Ase Gard, non sans rappeler la cité des Dieux (les Ases). Le palais de Midgard, référence au nom donné à la terre peuplée par les humains. Mjöllnir, l'arme d'Astéria qui est aussi le marteau de Thor. Les vanes, peuple de la mère d'Astéria, qui dans la mythologie s'est longtemps battu contre les Ases. Sans parler des runes pour pratiquer la magie, dont l'origine est clairement nordique.
Et savez-vous que Kaede veut dire "chaîne" en danois ? Intéressant pour un personnage qui a tellement peur d'être enchaîné à son roi !
Bref, je suis certaine que toute l'histoire des prélats de Fanéas est truffée de ce genre de références ou clins d’œil. C'est impressionnant ! Tout est très recherché. Rien n'est laissé au hasard. Et ça a dû demander un temps fou à l'auteure. Chapeau. J'adore !
Maintenant que je me suis attachée à tout ce p'tit monde, je sais déjà que je vais me régaler avec la suite.
Lisez-le ! (ordre de Calm Libellon)
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